Manager en s’inspirant des Accords Toltèques

En cette période de crise, les managers et leurs équipes vivent des situations de travail difficiles. Leur besoin de prendre soin d’eux et de l’autre est essentiel pour maintenir un climat serein et répondre aux objectifs de l’activité. Comment s’y prendre pour satisfaire ces besoins ?
 
Nous proposons de partager l’éclairage de Miguel Ruiz (un neurochirurgien américain initié au Chamanisme) et ses 4 Accords Toltèques* à passer avec soi-même. L’auteur propose un code de conduite, inspiré de la tradition des ancêtres Aztèques, destiné à nous aider à mieux vivre en harmonie avec soi-même et les autres pour retrouver « une paix intérieure ». Notre réflexion est de voir comment les enseignements de Miguel Ruiz peuvent s’appliquer à la pratique managériale. 
 
  • Accord toltèque n°1 : « Que votre parole soit impeccable » 
Ce premier principe invite chacun à veiller à l’intention de son discours, à la façon dont nous nous exprimons, en évitant de porter de jugement sur soi ou les autres. Nous observons ces derniers temps des managers sous tension (révision à la hausse des objectifs, délais de réalisation trop courts…) qui ont du mal à remobiliser leurs équipes fatiguées par des mois de crises économique, sociale, psychique et physique. Ils témoignent de leur stress et de la difficulté à communiquer avec leurs collaborateurs qu’ils critiquent : « Je leur ai dit qu’ils n’avaient rien compris, qu’il fallait qu’ils se bougent, l’heure est grave ! ». Puis se jugent eux-mêmes en regrettant leur attitude « je ne suis pas au top en ce moment !».  Pourquoi agissons-nous de la sorte ? Parce que nous avons peur de ne pas y arriver, de ne pas être entendu. Nous avons besoin de conforter notre point de vue et nos croyances (qu’il faut être fort et en baver pour réussir). Si nous prenons conscience de la puissance des mots, entre ceux qui empoisonnent et ceux qui font du bien, nous pouvons nous exercer à dire les choses autrement, sans sous-entendus, sans parler à la place de l’autre. Essayons d’utiliser la parole de façon appropriée pour engager le dialogue et renforcer la motivation.
 
  • Accord toltèque n°2 : « Quoi qu’il arrive, n’en faites une pas une affaire personnelle » 
Ce deuxième principe nous fait prendre conscience que nous prenons pour argent comptant ce que disent ou font les autres. Imaginez un de vos collaborateurs en difficulté, que vous avez aidé à remonter la pente (vous lui avez trouvé des solutions) et qui vous reproche in fine votre trop grande immixtion dans ses affaires. Quelle injustice pensez-vous, tout en vous sentant aussi coupable. Comme l’écrit Miguel Ruiz, « Ce que les autres disent et font n’est qu’une projection de leur propre réalité et de leurs croyances. La prise de conscience de cela vous évitera des souffrances inutiles ». Une recommandation pour les managers est d’aider l’autre en lui posant la question suivante : « Qu’attends-tu de moi » ?
 
  • Accord toltèque n°3 : « Ne faites pas de supposition »
Ce troisième principe nous rappelle que nous faisons souvent des suppositions sur ce que les autres pensent ou font, fort de quoi nous en faisons une affaire personnelle. Le fait de prêter des intentions à autrui peut nous amener à médire sur autrui et ne pas avoir de parole impeccable. Faire des suppositions à propos de nos relations est le meilleur moyen de s’attirer des problèmes : si je crois bien connaître l’autre, il doit deviner mes pensées sans avoir besoin de lui exprimer, je vais me sentir blessé s’il ne le fait pas et le lui reprocher. Il est préférable de questionner pour aller vérifier le point de vue de son interlocuteur que de faire des suppositions sur son état d’esprit. Par exemple, utiliser les formules « Je propose que nous engagions telle action, qu’en penses-tu ? », « Comment tu vois les choses ? », « Y vois-tu des objections ? », « Quels sont tes besoins pour y arriver ? ».
 
  • Accord toltèque n°4 : « Faites toujours de votre mieux »
Ce 4è accord semble évident et pourtant nous mettons parfois la barre trop haute dans l’accomplissement de nos objectifs, en recherchant la perfection dans notre engagement. Accompagner des collaborateurs en difficultés demande du courage, de l’énergie, de la patience. Le manager qui n’y parvient pas tout de suite va se juger en se disant « tu n’y arriveras pas », « tu es nul », « tu aurais dû faire autrement ». Or, le moyen de ne pas se juger est de faire de son mieux, en écoutant son énergie du moment qui est variable d’un jour à l’autre. Faire de son mieux, c’est apprendre à accepter ses limites, à apprendre de ses échecs, à ne pas rechercher à tout prix de récompense, mais le faire pour soi. Si vous vous dites que vous faites de votre mieux pour appliquer ce code de conduite, vous ne critiquerez pas et deviendrez maitre de votre vie en transformant progressivement l’enfer en paradis, comme le souligne Miguel Ruiz.
 
Les accords Toltèques sont une invitation à l’introspection pour tenter une autre approche de la pratique managériale, en cette période compliquée qui est venue chambouler nos habitudes de travail. Le caractère hybride du distanciel/présentiel impacte le management des équipes qui doit s’adapter à de nouvelles organisations de travail tout en prenant soin de soi et des autres.  « Take care » c’est aussi donner du feedback avec des mots justes, accepter le feedback de son collaborateur, questionner plutôt que juger, tout en apprenant de ses erreurs.
Cette période nous tend la main pour tester les préceptes de Toltèques et voir ce qu’on peut y gagner, mais n’oubliez pas « faites de votre mieux ».
 
Florence Hensgen
Consultante Alterhego

Retour vers le Blog